Bienvenue dans la PALtrice reloaded 2024

13/ un livre de l'année



Budweis, Tchécoslovaquie, fin des années 1960 : Zdeněk Drahoš aime le trolley, son trolley et rien que son trolley, au grand dam de sa femme. Mais la post-modernité socialiste, téléguidée depuis Moscou depuis l'invasion des troupes du pacte de Varsovie, c'est le bus ! Ainsi en décide la nouvelle direction du Parti qui, depuis les sanglantes représailles des manifestations antirusses, le jour anniversaire de l'invasion, a resserré les boulons. Alors on réforme, on supprime, on remplace, les machines comme les hommes. Et Zdeněk résiste !  C'est loin d'être anodin dans une société corsetée par la surveillance d'un Parti omniprésent, où la vie quotidienne se déroule au rythme de petits compromis, de communes lâchetés côtoyant de grands héroïsmes, parfois involontaires… C'est avec un humour grinçant et combatif que Martin Daneš nous convie, grâce au recul de l'Histoire, à comprendre ce que résister à une administration centralisée veut dire.

Ce roman est écrit directement en français par un écrivain tchèque et n'a toujours pas été publié en République tchèque : l'anecdote livrée dans l'Atelier de l'auteur à la fin de l'ouvrage est savoureuse, une fois le roman achevé.
Celui-ci nous permet d'appréhender le printemps de Prague vu d'une petite ville de province, Budějovice alias Budweis pour nous autres Européens occidentaux plus habitués au nom allemand, mais aussi essentiellement à travers deux personnages: un monomaniaque du trolleybus et un apparatchik ambitieux. Je m'attendais à lire un récit du type pot de terre contre pot de fer mais ce n'est finalement pas aussi tranché, l'apparatchik détenant une âme de poète refoulée. Cela dit derrière les sourires provoqués par les situations dans lesquelles se met notre malheureux chauffeur de trolley, on ressent bien la reprise en main du pays par la ligne dure du Parti Communiste sous l'égide du grand frère soviétique. Ce livre a été une belle découverte.

Cela fait quelque chose de bien pour un livre avec un moyen de transport dans le titre, ah zut y a pas ce défi

je ne le trouve pas dans gg Thisbe...

margot12 a écrit:je ne le trouve pas dans gg Thisbe...

Pas trouvé non plus, ce doit être un livre papier.
Merci thisbe pour cette présentation, un livre qui doit être très intéressant pour la prof d'histoire qui sommeille en toi
En parlant de Tchécoslovaquie, j'ai passé à un collègue un livre lu il y a longtemps : L'aveu d'Artur London.
Je le conseille, même s'il fourmille de détails sur la période.
Je ne l'ai pas trouvé en epub.

Je l'ai effectivement reçu en papier; je ne connaissais pas cette maison d'édition et je ne sais pas s'ils font des epubs.

scrabble4 a écrit:Cela fait quelque chose de bien pour un livre avec un moyen de transport dans le titre, ah zut y a pas ce défi

Ah je mettrai ce défi pour le second semestre du challenge, je note "un livre avec un moyen de transport dans le titre ou sur la couverture"

30. le terroir
Je suis sûre que ce n'est pas l'esprit du défi, mais je respecte la lettre :



J'ai profité des vacances pour acheter ce petit livre d'histoire sur ma région d'origine. le matériau et plusieurs pages de ce livre sont extraits du site Internet Mémoire du Champsaur (pour info, le « p » se prononce). C'est sa principale qualité et son principal défaut.
J'ai été enchantée d'apprendre l'histoire de ma vallée. J'avais bien un peu entendu parler de l'occupation italienne, assez facile à vivre par rapport au contexte, et le contraste violent qu'a suscité l'arrivée des Allemands ; mon oncle avait cité au détour d'une conversation le mémorial de Laye ; quelques noms de rues à Gap ; sans compter la version personnelle (et drôle 80 ans après les faits) de la libération de Gap de mon grand-père, qui venu du sud du département est arrivé avec son groupe après la bataille et qui a passé une nuit, terrifié, avec des hommes armés de fusils et de grenades qui fêtaient la victoire, complètement saouls.
Il est extrêmement touchant d'apprendre ce qui s'est passé dans des lieux familiers, dans un cadre banal. Les résistants du coin (les Trentaines), les maquisards fuyant le STO, le rôle des scouts et des prêtres, celui des militaires qui rejoignent la Résistance lorsque l'armée française est démantelée après l'invasion de la zone occupée... voilà la composition de la Résistance champsaurine, très largement soutenue par la population locale, même si quelques traîtres ont fait beaucoup de dégâts. De plus, de nombreuses photos de cette magnifique vallée (mais non, je ne suis pas chauvine!), des cartes et des cartes postales permettent de localiser précisément les événements racontés. Je remercie donc l'auteur et le site de mettre au jour pour les Champsaurins, sur place ou exilés volontaires, l'histoire de leur région, d'identifier les personnes sur les monuments aux morts, d'expliquer le pourquoi de certaines croix au bord de la route Napoléon, rappels tragiques de faits qu'on ne raconte plus.
Alors, pourquoi ai-je parlé de défaut au début de cet avis ? L'auteur a choisi un plan chronologique mais ne s'y tient pas, on navigue entre les différentes occupations (surtout dans le chapitre censé évoquer l'occupation italienne, in fine peu abordée). J'ai eu l'impression qu'il avait entre les mains une pelote avec beaucoup de fils sans savoir vraiment sur lequel tirer pour raconter les faits. Les sources sont évoquées sans être toujours citées et c'est pour moi un défaut majeur dans un livre d'histoire.
Toujours est-il que je ne regrette pas mon achat et que la mémoire est aussi un objet d'histoire après tout.

Merci pour cette présentation thisbe
J'ai trouvé le site, j'irai y jeter un oeil car le sujet m'intéresse.
Pour le défi, cela convient, car on parle bien de terroir sous le prisme de l'histoire.
Ce défi est là pour mettre en valeur un terroir ou rappeler son histoire au travers d'un écrit.

La vallée du Champsaur est magnifique, j'avais fait il y a quelques années l'ascension du Vieux Chaillol qui culmine à plus de 3000 mètres, 4 heures de montée, 3 heures de descente.
La vallée du Valgaudemar toute proche est magnifique aussi.

Merci thisbe pour cette critique très précise et documentée. Non, tu n'es pas chauvine. Il est normal d'être plus intéressée par l'histoire des lieux que l'on connaît bien.
Bises.

Merci pour vos gentils messages

44/ Thriller, présenté par Blues



Ancien agent du Renseignement militaire américain, Dan Chase a été envoyé en Libye au début des années 1980.
Sa mission : fournir 20 millions de dollars à un chef de guerre hostile à Kadhafi. Mais l’opération a mal tourné.
Trente-cinq ans ont passé.
Chase vit en solitaire dans le Vermont avec ses deux chiens. Jusqu’au jour où son ancienne vie le rattrape.
Pour échapper à ceux qui veulent l’abattre, Chase se lance dans une longue cavale à travers les États-Unis et le Canada. Avant de comprendre qu’il n’a d’autre choix que de solder les comptes du passé…

Je ne suis plus très fan de thriller, mais celui-ci m'a bien tenu compagnie durant le looooong trajet d'hier. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, trouvant l'histoire de Dan/ Pete/ Henry / etc. prenante, tout comme celle du jeune homme envoyé à sa poursuite. Ce livre entretient la paranoïa que les Américains peuvent avoir à l'égard de leurs propres institutions.

14. A moi : L'art au centre du récit



Paris, fin du XIXe. Les machines à vapeur prennent de plus en plus de place, empestant la ville des fumées de combustion du charbon nécessaire à leur fonctionnement, et les engrenages, toujours plus bruyants, surtout dans les quartiers moins favorisés, nuisent à la qualité de la vie.
Gabriel vit dans les quartiers où les vents ramènent ces puanteurs et ces bruits. Il est peintre, sans le sou, et profite d’un atelier communautaire où il crée ses croûtes.
Repéré, presque par hasard par un marchand d’Art, il sera propulsé chez son nouveau mentor, le célèbre constructeur de machines à vapeur, Gustave d’Amboise où commence, pour lui, une véritable carrière. C’est lorsque le fils d’Amboise, Constantin, revient au pays, par dirigeable, que Gabriel connaîtra le sujet de sa prochaine toile. Et elle risque bien d’être maudite.

Dans ce Paris steampunk, l'auteur nous décrit l'ascension d'un jeune peintre, Gabriel de Rungis (de l'orphelinat de Rungis plus exactement). L'histoire est belle, mais ce qui m'a le plus enthousiasmée, c'est la façon dont il décrit l'évolution artistique du jeune homme, les cabales entre les artistes. Je n'ai qu'un regret : que la "toile maudite" n'ait jamais été peinte.

42. Une ère géologique parmi d'autres : l'épicène !



Enquête n° 8 : Camouflé
La vie n’est pas toujours facile pour un agent du Bureau qui se trouve aussi être un dragon.
Depuis que Ralph Crespo est piégé sous sa forme humaine, il est devenu complètement désintéressé d’un job qu’il aimait autrefois. C’est peut-être d’ailleurs pour cela que le chef du Bureau l’a rétrogradé au rang de messager. Sauf que cette fois, la remise d’une lettre permet à Ralph de rencontrer Anton Steinmann. Sa vie va alors prendre un tout nouveau tournant.
Anton aime sa maison isolée et ses vastes grottes. En revanche, il apprécie moins sa position de leader, et encore moins l’offre que lui tend l’agent Crespo. Mais par la suite, Anton est kidnappé et torturé. Ignorant tout de qui veut sa mort et surtout pourquoi.
Comment être fidèle à soi-même dans un monde auquel l’on n’appartient pas ? Peut-être que Ralph et Anton peuvent trouver la réponse ensemble – du moins, s’ils survivent assez longtemps.
Enquête n° 9 : Pris
Art Gundersen n’a pas réussi à devenir agent au Bureau des Affaires Trans-Espèces. Mais quand le chef Townsend lui ordonne de quitter le laboratoire pour rejoindre les montagnes au nord de la Californie afin de recueillir des preuves sur une scène de crime, Art est ravi. Il trépigne d’impatience à l’idée de se promener dans la nature. Art fait alors la connaissance du technicien de forêt qui a découvert le corps du randonneur entouré d’empreintes de Bigfoot – et se surprend à apprécier sa compagnie.
Jerry Humboldt mène une vie quelque peu recluse dans sa tour de guet, mais il en est satisfait. Personne ne peut alors commenter son énorme taille, ni ses pieds anormalement poilus. C’est alors qu’Art arrive, forçant Jerry à de nouvelles prises de conscience.
Au fur et à mesure qu’Art et Jerry apprennent à se connaître, ils découvrent des liens anciens ainsi que des dangers bien présents. C’est une équation risquée : un non-agent maladroit, un chaste « homme sauvage » et un tueur en série – le tout avec l’aide du Bureau à plus de neuf cents kilomètres.

Encore deux bonnes histoires dans cette série qui nous fait voyager à travers le temps. On y retrouve des personnages à différents moments de leur vie tout en nous en présentant d'autres. La construction de cet univers est passionnante, à chaque tome je me demande qui je vais revoir et à quelle période.

thisbe a écrit:42. Une ère géologique parmi d'autres : l'épicène !

??? L'anthropocène sans distinction de genre ???
C'est plus du chausse-pied, ça, madame, mais de l'enfoncement de portes ouvertes au bulldozer.

Merci thisbe, je ne connaissais pas cet auteur, Kim Fielding.
Je ne connaissais pas non plus l'ère de l'épicène

Je note aussi un nouveau bon point pour Thomas Perry dont Blues avait parlé également.

Merci pour vos passages.

34. Présenté par Eric:



Jamais Cecilia n'aurait dû lire cette lettre trouvée par hasard dans le grenier. Sur l'enveloppe jaunie, quelques mots de la main de son mari : "À n'ouvrir qu'après ma mort". La curiosité est trop forte, elle l'ouvre et le temps s'arrête... À la fois folle de colère et dévastée par ce qu'elle vient d'apprendre, Cecilia ne sait que faire : si elle se tait, la vérité va la ronger, si elle parle, ceux qu'elle aime souffriront.

Le secret du mari est le premier livre que je lis de cette auteure. Je ne sais pas encore si je renouvellerai l'expérience. Je n'ai pas passé un mauvais moment mais je n'y ai pas vraiment trouvé mon compte non plus. Trois femmes, deux secrets dont un est révélé dès le début (je-suis-fou-amoureux-de-ta-cousine) dans un cadre digne de la série Desperate Housewives version australienne -série qui m'avait vite lassée- mais qui explique probablement le succès aux Ussas annoncé sur le bandeau.
Le secret qui a donné son titre au livre est révélé à peu près au milieu du roman : évidemment, après moultes prises de tête... euh réflexions, Cecilia a craqué et doit donc désormais vivre avec la Connaissance. Une revisite moderne de Pandore, un peu fade à mon goût. le rythme imposé par la semaine pascale marque en crescendo la tension dramatique où le Vendredi saint est le jour central et où la vie reprend le dimanche, cahin-caha, avec les secrets de épouses cette fois.
L'épilogue façon "avec des si mon oncle serait ma tante" (version que je préfète nettement à celle de Paris en bouteille), enfin, m'a agacée.

Pas vraiment convaincue non plus thisbe par ce roman, tout comme moi
Pas une lecture désagréable non, mais pas marquante non plus.

ou

même les humoristes n'arrivent plus à suivre Quand la réalité dépasse la fiction. Evidemment ceux à qui ça ne plaît pas seront traités d'élitistes.

Dites moi que c’est une plaisanterie !!!!!
Mon Dieu, le niveau est bien bas....

Thisbe tu as déjà fait le coup du McDo a tes enfants ?

43. Un chiffre dans le titre (je voulais le mettre dans à 4 mains mais il y en a bien plus de 4, ce qui va me permettre d'avancer dans le challenge alphabet : lettres en bleu)



J'ai voulu lire ce livre car la situation internationale me pousse à m'interroger sur la capacité militaire actuelle de la France mais aussi sur sa place au sein de l'OTAN, ce "machin" dont De Gaulle avait exigé de quitter le commandement intégré en 1966 car il était inadmissible d'avoir des troupes étrangères sur notre sol et d'engager nos forces armées sous un commandement non national.
Ce livre est issu d'un colloque tenu les 19 et 20 novembre 2021, deux mois après l'annulation de la commande des sous-marins nucléaires français par les Australiens et la création de l'AUKUS, un moment de tension donc au sein de l'OTAN. Depuis la guerre a éclaté sur le sol européen avec pour prétexte (parmi d'autres) la possible adhésion de l'Ukraine à l'Alliance : certaines interventions ont été modifiées depuis cet événement, d'autres non (celles-ci sont signalées si cela est pertinent par rapport au sujet traité).
J'ai apprécié la diversité des points de vue, entre idéologie et pragmatisme, selon que les intervenants sont chercheurs/professeurs, militaires ayant exercé dans le cadre de l'OTAN et diplomates. La variété des points de vue m'a permis de dégager quelques points:
-En ce qui concerne ma première interrogation, François David affirme p.68 que "depuis les années 1980 [...], l'armée française ne possède pas la capacité d'une guerre classique contre la Russie, l'adversaire principal, au-delà de dix jours". C'est dit.
-L'OTAN est indubitablement sous le leadership américain (rien de nouveau ) et, ce qui est plus gênant, la plupart des pays européens trouvent ça génial, l'Allemagne au premier rang : ce que ce dernier Etat permet au renseignement américain (la NSA) de faire à partir de ses bases fait froid dans le dos. Et ce n'est pas le seul pays complaisant. J'ai l'impression que la France est comme un petit roquet qui sort les dents et grogne face à un mastodonte qui ne lui jette même pas un regard lorsqu'elle évoque une Europe de la Défense, indépendante dans un premier temps, ou comme pilier européen de l'OTAN. Parmi les intervenants, certains y croient encore, d'autres non. Les plus pragmatiques sont les généraux ou l'amiral qui interviennent et qui apportent un point de vue plus nuancé, tourné surtout vers une efficacité immédiate et à moyen terme.
Une lecture intéressante, utile avec index, présentation des intervenants (capitale), bibliographie... à laquelle il manque un glossaire des abréviations et des acronymes de l'OTAN : ACT, SHAPE, ACO, SACEUR, CCOMC etc. Ceux-ci sont explicités au cours des interventions mais j'aurais préféré pouvoir me référer régulièrement à un endroit où tout était centralisé : je ne parle pas l'otanien.

Bonjout Thisbe,

Les Français ne sont pas dans l'Otan mais ils y ont quand même une représentation.( j'ai travaillé à l'Otan)
Moi, la politique ce n'est pas ma tasse de thé mais je trouve quand même les derniers développement inquiétants, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, tous ces politiciens qui essayent de se profiler même si c'est au détriment de leurs concitoyens et surtout de la paix . Je ne suis pas sereine à ce sujet.
Il est sur gégé?